1920 - N° 3 - Notre école

Notre Ecole

Une branche de plus à notre arbuste : une école du soir ! Elle sera très simple et très modeste cotte école ; quelques jeunes camarades choisis parmi ceux qui veulent faire du bien dans leur vie, qui veulent savoir défendre leurs idées religieuses et sociales, qui veulent être à la hauteur de leur tâche, le jour où ils devront représenter leurs compagnons dans un Conseil d’usine, dans un comité de direction... dans un conseil d’administration. En dépit des affirmations contenues dans certains journaux et dans certaines publications officielles, l’instruction populaire est encore très négligée. Je ne veux pas examiner aujourd’hui la situation de l’enfance ouvrière au point de vue scolaire, ni critiquer la limite d’âge que la loi a fixée, cela m’entraînerait trop loin.
Je constate que beaucoup d’apprentis, de jeunes ouvriers et employés, sont obligés d’aller chercher après une journée de travail très esquintante (pâlissez, ô bonnes gens qui nous traitez de fainéants aux gros salaires) ce que la société devrait donner a tous ces enfants : une instruction complété, une formation pour la vie.

Nous comptons remédier à cela dans la pauvre et faible mesure de nos moyens en ouvrant cette petite école-du soir. Il y régnera avant tout un esprit très fraternel... de professera à élèves… ; les professeurs ne seront pas uniquement des marchands de grammaire..... et, entre deux leçons, il arrivera souvent aux élèves d’entendre parler du Christ et de ses paraboles.

F. TONNET

SOURCE

La Jeunesse Syndicaliste, N° 3, novembre 1920