1930 - N° 38 - Le prix des tramways

Le prix des tramways

Depuis l’armistice, beaucoup d ouvriers se sont enfuis des ruelles populeuses et insa-lubres pour aller se loger dans les banlieues.

Crest un grand progrès.

Beaucoup ont fait batir des maisons avec jardin et apr£s leur journee, ils peuvent en fumant leur pipe, respirer un air pur, en regardant de vrais arbustes, en contemplant de vraies prairies, en suivant la pousse de vrais légumes.

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Pourquoi faut-il que beaucoup de nos ouvriers soient obliges pour aller et revenir de leur travail, de payer a des Compagnies de Tramways, des prix très élevés. A la fin du mois, c’est un second loyer que ces braves travailleurs payent.

Les Compagnies desservant les banlieues des grandes agglomerations devraient abaisser leur tarif.

Le « coupon de semaine » devrait être généralisé sur toutes les lignes beiges, qu’elles soient électrifiées ou qu’elles soient encore desservies par ces antiques trains a vapeur, qui mettent une heure pour dix kilomètres !

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Dans un ouvrage curieux et bonde d’idées originales, un grand industriel américain, M. Filène, dit ceci :

« Il faut comprendre qu’il est aussi important pour nous que pour notre personnel, de veiller a ce qu’il ne soit pas oblige de payer dix sous sa place dans le tramway, quand une meilleure organisation du service permettrait a la Compagnie de gagner de l’argent en faisant payer cinq ou sept sous seulement. »

L’on ferait bien, n’est-il pas vrai de faire entendre ce langage aux dirigeants tout-puissants de nos Compagnies beiges de Trams.

Hugues PAVEUR.

SOURCE

JOC, N° 38, 20 septembre 1930