Dans la conférence que M. l’abbé Cardijn donna aux semainiers de La Louvière, le dimanche matin, il insista sur le caractère ouvrier de notre organisation.
Rappelons cette consigne, car à parcourir les communiqués envoyés au journal durant ces derniers mois, il faut bien admettre que l’on traite beaucoup de sujets baroques dans beaucoup de sections de J. O. C.
La lecture des communiqués donne l’impression qu on « gratte » pour trouver n’importe quoi et n’importe qui pour remplir la séance de J. O. C.
De grâce, que l’on s’inspire pour nos séances, de la vie ouvrière, de ses dangers, de ses beautés, de ses héroïsmes, de ses nécessités.
Quand on a des Jocistes devant soi l’on doit se dire : « J’ai là des apprentis, des jeunes ouvriers qui doivent peu à peu participer aux forces religieuses, morales, intellectuelles, que la J. O. C. met à leur disposition. Et il faut alors, en suivant le « Bulletin des Dirigeants », leur poser les questions précises, les engager à parler, les aider, les stimuler, les instruire. La J. O. C. n’est pas une dramatique, ni un club sportif. Nous ne répéterons jamais assez ces affirmations.
La J. O. C. n’est pas non plus une confrérie. L’on croit que l’idéal jociste est atteint quand on a attiré les Jocistes à la procession ou à un pèlerinage ? Et l’on envoie vite au journal des bulletins de victoire ! La belle affaire que cela, si l’on a négligé de former ces jeunes gens pour leur action à l’usine, à l’atelier, dans les trains !
Enfin, je termine en protestant contre les sections jocistes qui engagent leurs membres à s’abonner et à lire des journaux dits « populaires », où il y a de tout sauf une saine et sincère compréhension des questions ouvrières.
Un dirigeant jociste doit lire le « Bulletin des Dirigeants » et le journal.
Un membre jociste doit lire son journal : « La Jeunesse Ouvrière ».
Vive la J. O. C., la vraie, celle du Manuel, celle du Bulletin des Dirigeants, celle du Journal.
Hugues PAVEUR.
SOURCE
La Jeunesse Ouvrière, N° 19, 5 octobre 1927