Les hommes et les choses
Tout le monde aura déjà entendu parler de Hugo St innés, le fameux industriel allemand qui posséde un tas d’usines et qui est à la tête d’un groupe d’industriels, s’occupant des industries les plus variés. C’est ainsi que tout récemment Hugo Stinnes et son groupe devenaient propriétaires de leur centième journal d’Allemagne et tout le monde sait qu’avant de se rendre maître de la presse, Hugo Stinnes avait eu soin de veiller à ce que les plus importantes fabriques de papier fussent achetées par ses associés. C’est donc un généralisme d’industrie et nous avons pense qu’il serait intéressant pour nos compagnons de leur mettre sous les yeux, les moyens auxquels le jeune Stinnes eut recours pour se former à la vie.
Stinnes qui a dépassé maintenant la cinquantaine quitta le foyer paternel à 17 ans et alla travailler toute une année comme simple ouvrier mineur au fond d’une houillière. « Il logea — raconta un de ses anciens collaborateurs — en qualité de compagnon de nuit chez un ouvrier mineur qui sous-louait des chambres. Il n’a rien oublié de la singulière vie de famille qu’il partage alors en compagnie d’un autre camarade de nuit et de travail. Ca ne sentait pas la rose, et ça ne sentait pas toujours le savon noir. Mais Stiunes tint bon toute son année et de là commença sa connaissance du monde et des hommes. Avant tout, il apprit à connaître et à estimer l’ouvrier allemand, et il a compris que même quand il se comporte malhonnêtement, l’ouvrier allemand constitue encore la valeur la plus précieuse dans l’activité économique allemande ».
Il y a là certes, dans le début de carrière de ce milliardaire un exemple d’énergie et de fermeté qui révèle un caractère, ou comme un dit entre nous : un type calé.
FERNET.
SOURCE
La Jeunesse Syndicaliste, août 1923, N° 8.