1920 - N° 1 - La première étape

La première étape.

La naissance de ce journal réjouira, certes, les camarades qui, depuis huit mois, ont donné leur âme au mouvement. C’est à eux, à leurs efforts audacieux et tenaces que nous devons de pouvoir quitter aujourd’hui le champ clos de notre action et de nous ébrouer à la forte lumière du jour.

Qui l’eut dit, il y a dix mois..… à l’époque des premières réunions patiemment recrutées ....... alors que ceux qui venaient « causer » de syndicats pour jeunes gens étaient regardés comme dû l’être de loin, le « fameux monstre du Congo ».

Et pourtant nous n’hésitions pas à promettre ce journal et nous le lançons aujourd’hui avec la même chrétienne confiance qui nous animait lorsque nous en projetions la parution.

Désormais, nous avons un outil de propagande, de conquête, une tribune, un lien d’amitié. Et quand demain nous amènera de nouvelles difficultés, de nouvelles entraves, de nouveaux échecs, nous saurons les braver, car nous sentirons par notre journal, la nécessité de notre effort.....

Nos camarades trouverons ici, à côté d’articles de direction, une partie documentaire sur les différents sujets intéressant, la jeunesse ouvrière, une chronique de propagande qui sera le bulletin de santé de nos sections, une chronique bibliographique et enfin une chronique réservée au mouvement international des jeun esses ouvrières.

Notre journal ne sera pas une copie camouflée d’autres journaux, il ne publiera pas des articles de politique intérieure ou extérieure ; l’on n’y trouvera pas ides tirades larmoyantes sur les lointains persécutés d’une terreur blanche ou rouge ...., mais on y défendra les grands opprimés qui vivent à nos côtés, dans nos taudis et dans nos usines : les adolescents et les jeunes ouvriers. L’on y dénoncera impitoyablement les injustices et les abus que nos enquêtes dévoileront : que les auteurs soient des catholiques hors l’Evangile ou des incroyants sans loyauté. Mais par dessus-tout, notre journal sera le propagateur de notre Foi parmi le jeune peuple, nos amis étant depuis toujours convaincu que son relèvement intégral sera résolu le jour où nous l’aurons ramené à Notre-Seigneur Jésus-Christ, le jeune charpentier de Nazareth.

Et maintenant, mes jeunes camarades, que le mot d’ordre soit : Propagande. Que chacun prenne ses responsabilités, que chacun se sente lié à l'avenir de notre mouvement, que chacun veuille gagner des âmes ouvrières à notre cause. Nous commençons l’étape à quelques uns,..... qu’à la halte prochaine l’on nous retrouve en foule.

Fernand TONNET, Secrétaire central.

SOURCE

La Jeunesse Syndicaliste, septembre 1920, N° 1.