DANS LE BORINAGE
L'on m’avait dit : « Heu !... des jeunes ouvriers pour votre Cercle d’études... vous n’en n’aurez guère!... » Ils sont venus. Ils viennent depuis quatre, cinq mois. Ils sont une trentaine et ils arrivent de loin...
Ils sont venus... et reviendront.
L’on m'avait dit : « Heu !... des jeunes ouvriers qui viendront étudier les questions ouvrières, et sociales, et religieuses... ils seront rares » Ils sont là... ils resteront.
Ils étudient... ils travaillent...
L'on m'avait dit : « Heu !... des jeunes ouvriers qui voudront devenir des chefs ouvriers, des hommes ardents, décidés à taire du bien autour d'eux ... il ne continueront pas… »
Ils sont apôtres et le resteront...
Faisons confiance au Cercle d’études central des jeunes Borains. Il y a là tout un groupe de jeunes ouvriers qui ont un idéal devant eux et voient dans leur vie autre chose que le cinéma, le dancing, le jeu de balle... ils sentent, confusément encore peut-être, ce qu'on attend d'eux ; mais ils se rendent compte qu'une belle mission leur est réservée.
Après les moissons d’ivraie... c'est à eux de faire surgir les moissons de beau blé d’or et ils les feront surgir si drues et si abondantes quelles envahiront les noirs sommets des terrils.
Jeunes Borains du Cercle d’Etudes Central, étudiez, lisez, observez, priez... Vous n’êtes que trente mais vous êtes trente cœurs chauds et généreux et cela... c’est une puissance.
FERNET.
SOURCE
La Jeunesse Syndicaliste, N° 1, janvier 1924